Accueil / Littérature adulte / Voyages / Les Kalash du Pakistan
Fin novembre 1980, les Kalash ont érigé trois nouvelles statues funéraires dans le cimetière de la vallée de Rumbur, à l'extrême nord-ouest du Paksitan, province de Chitral. Cette pratique avait quasiment disparu de nos jours à cause des dépenses qu'elle entraînait pour la famille du défunt : égorger de nombreux boucs, nourrir les habitants des trois vallées kalash avec une multitude de pains et de fromage. Les Kalash disaient aussi que les statues finissaient toutes par être volées ou mutilées par des voisins musulmans sous prétexte d'idolâtrie. Les Kalash refusent toujours l'Islam et demeurent les derniers « Kafirs », incoryants dans cette forteresse montagneuse de l'Hindu-Kush connue autrefois sous le nom de Kafiristan : la terre des païens.
L'auteur s'attache ici à montrer l'originalité de cette statuaire commne autrefois à la plupart des tribus kafires et qui représente toujours aujourd'hui un des traits fondamentaux de l'identité kalash. Les statues expriment la présence des morts et participent à un culte vivace des ancêtres. Toutefois, elles ne gardent pas le souvenir des traits des défunts mais au contraire répètent un modèle conventionel depuis des temps immémoriaux.
At the end of November, 1980, the Kalash erected three funerary statues in the cemetery of the Rumbur Valley at the far north west of Pakistan, Chitral province. This practice had practically disappeared because of the cost to the dead person's family : slitting the throat of many goats, and feeding inhabitants of the three Kalash valleys with a large quantity of bread and cheese. The Kalash also said that in the end the statues were always stolen or mutilated by neighbouring Moslems, under the pretext that they were idols. The Kalash still reject Islam and remain the last « Kafirs », unbelievers, in this mountainous fortress of the Hindu-Kush, known in the past as Kafiristan – the land of pagans.
The author discusses the originality of these statues, which used to be common to most of the Kafir tribes and which today still represent one of the fundamental features of Kalash identity. The statues stand for the presence of the dead, and form part of a deep-seated ancestors' cult. However, they do not reflect the features of the dead person : on the contrary, they repeat a model which is convetional form time immemorial.
Jean-Yves Loude, In Objets et Mondes, la revue du Musée de l'Homme, tome 22. fasc. 1, 7-18,1984 Paris.